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# taz.de -- Essai d'Achille Mbembe: Lettre aux Allemand.e.s
> En exclusivité pour TAZ: Le philosophe camerounais répond aux attaques en
> présentant les racines africaines et la portée globale de sa pensée
Bild: Achille Mbembe en Allemangne 2015
Je ne me considère pas du tout en procès en Allemagne. Pour qui veut
s’engager dans un débat constructif avec mon oeuvre dont une partie
seulement est traduite en langue allemande, j’aimerais néanmoins fournir
ici quelques clés d’interprétation.
Comprendre la généalogie d’une oeuvre et ses contradictions éventuelles
exige de savoir dans quel contexte elle est née et s’est développée,
quelles sont les grandes questions auxquelles elle tente de répondre et
dans quel idiome, dans quels grands débats elle s’inscrit et quels en ont
été les grands tournants. Ceci vaut pour tout produit de l’esprit, peu
importe la région du monde d’où il provient, ou la langue dans laquelle il
est mis en forme.
Pour qui cherche véritablement à saisir le sens de ma démarche, ou le
contenu de ma réflexion dans la perspective d’un dialogue interculturel,
les interrogatoires ne sont d’aucune utilité. L’époque étant à la reche…
de boucs émissaires, aux excommunications et à la distribution des
anathèmes, j’espère que ces clés aideront à ouvrir la voie à un débat
raisonné sur les grandes questions morales et politiques qui opposent
certains d’entre nous.
Ma pratique intellectuelle peut être définie comme un incessant voyage ou,
plutôt, comme un déplacement sans fin d’un rivage à l’autre. C’est ce …
j’appelle la traversée. Elle exige de sortir du confort de ce que l’on sait
déjà et de s’exposer consciemment à ce qui menace de déstabiliser ses
propres certitudes. Penser, dans ce contexte, c’est prendre des risques, y
compris le risque d’être mal compris ou mal interpreté. Un tel état
d’esprit est peut-être le propre de ceux qui, nés quelque part, sont partis
très tôt et ne sont plus jamais revenus au bercail.
## Le double héritage du Cameroun
Au Cameroun où je suis né, j’ai reçu un double héritage. Le tout premier
découle de mon éducation scolaire dans d’excellentes institutions
chrétiennes. Je n’ai pas seulement été exposé à la culture européenne
classique. L’Eglise catholique, ses dogmes, son catéchisme et ses
mythologies ont, très tôt, fait partie de mon imaginaire.
C’est ce qui explique peut-être le fait que plus tard, le christianisme en
tant que tel soit devenu l’un des objets de ma réflexion. Ayant compris ce
dernier comme, avant tout, un régime de vérité, l’on peut dire que ce à
quoi je me serai attelé dès le début de mon parcours intellectuel, c’est à
une critique de l’Absolu.
Les théologies de l’Absolu ne sont pas seulement propres aux Eglises. Elles
sont aussi le propre des pouvoirs profanes. Ce fut le cas de l’Etat dans
nos contrées. L’Etat, sous sa forme coloniale ou sous celle des tyrannies
postcoloniales, deviendra très vite l’autre objet privilégié de mon
travail.
Le deuxième héritage, je l’ai reçu de ma grand-mère, une paysanne illettr…
qui avait participé à la lutte contre le colonialisme et y avait perdu son
fils unique, assassiné par l’armée française le 13 septembre 1958. C’est
elle qui m’a introduit à la question de l’anticolonialisme et à celle des
mémoires oubliées, en particulier les mémoires des vaincus de l’histoire.
Or justement, quel que soit l’angle à partir duquel on les examine, les
peuples d’Afrique appartiennent à ces vaincus de l’histoire. Comment, en
tant que communauté historique, sortir de la défaite et apprendre à gagner
de nouveau? C’est une question qui aura retenu mon attention dès mon
enfance.
Il se trouve que, de tous les territoires sous domination coloniale
française en Afrique sub-saharienne, le Cameroun fut le seul ou la
revendication d’autonomie se termina par un conflit armé. Le mouvement
nationaliste, qui avait conduit la résistance, fut militairement vaincu.
S’appuyant sur les dispositifs d’Etat, ceux qui prirent le pouvoir au
lendemain de l’indépendance firent tout pour effacer la mémoire de cette
résistance.
Mes premiers travaux académiques portent précisément sur cette tentative de
manufacture de l’oubli.
Cette expérience d’effacement de la mémoire des vaincus a joué un rôle
majeur dans mes réflexions sur les politiques du souvenir et sur mes
analyses de l’Etat postcolonial et des figures contemporaines de la
tyrannie. Et ce n’est que petit à petit que j’ai fini par comprendre que
ceci n’était guère le propre des pouvoirs africains.
Je dois ajouter que c’est aussi ma grand-mère qui m’a introduit à la
lecture de la Bible. Adolescent, j’ai trouvé dans la Bible un univers
extraordinaire qui m’est devenu petit à petit familier. Très tôt, dans mon
esprit, le récit biblique et le récit anticolonialiste ont été lies l’un a
l’autre, au point où j’ai fini par m’attacher à la Bible et à ses figu…
plus qu’à l’Eglise et à ses dogmes, à la mémoire oubliée des vaincus p…
qu’à la théologie de l’Etat qui prétend détenir le monopole de la véri…
## Un soupçon insurrectionnel
Il y a donc, au coeur de ma démarche, un soupçon insurrectionnel, que vient
tempérer une fibre utopiste. Cette fibre utopiste, fondée sur l’idée du
refus radical des états de fait et des jeux de puissance, ceux qui me
persécutent aujourd’hui ne savent pas que c’est dans certaines traditions
de la pensée juive que je l’ai trouvée.
Quand j’ai quitté le Cameroun pour poursuivre mes études dans les
universités françaises, j’avais déjà dans mon esprit les grands thèmes q…
allaient orienter mon projet intellectuel dans les années 1980-2000.
Le premier avait trait à une critique politique du christianisme. Bien plus
qu’une institution dotée d’un pouvoir centralisé, j’avais fini par
concevoir le christianisme comme un songe et une vision à la fois.
Je voulais savoir ce qui restait de ce songe une fois qu’on l’avait
dépouillé de ses expressions dogmatiques. L’Eglise avec ses hiérarchies
est-elle l’expression en dernière instance de la communauté? Ou peut-on
imaginer des communautés qui n’aient pas, comme tâche première l’exercice
du pouvoir, mais le partage, le service et le soin des plus petits d’entre
nous?
Par-delà l’Eglise, je voulais réfléchir sur la possibilité du commun, de
l’en-commun, des communautés qui soient fondées non pas sur la foi et la
parenté, mais sur la raison et la solidarité? Non pas sur l’idée de l’Un,
mais sur celui du multiple. Non pas sur l’absolutisation de la mémoire de
la souffrance et de la défaite, fut-elle provisoire (le Calvaire), mais sur
l’anticipation de la résurrection, c’est-à-dire l’espérance d’une vie
autre, jamais accomplie car toujours en avant de nous?
Ceux et celles qui ont ont lu attentivement Afriques indociles (Paris,
Editions Karthala, 1988) savent qu’il s’agit d’un moment-clé dans cette
enquête. Pour écrire ce livre, j’ai été obligé de prêter toute l’atte…
possible à l’histoire des monothéismes.
J’ai été obligé de voir dans quelle mesure le monothéisme se définit, da…
notre contexte en Afrique, non point contre le polythéisme comme en Grèce,
mais contre ce que l’on a appelé l’animisme.
J’ai, dans le prolongement de cette problématique, passé beaucoup de temps
à étudier les systèmes précoloniaux africains de pensée, à me faire une
idée sur la manière dont, chez nous, le cosmos et l’univers tout entier
faisaient partie intégrale des forces vitales.
L’on ne comprend à peu près rien à ce que je dis et écris si on ne sait p…
que tout ce que je dis et écris a ses origines dans les métaphysiques
africaines du vivant, dans les conceptions africaines de l’énergie vitale,
de la circulation des mondes et de la métamorphose des esprits. Une très
grande partie de ma réflexion s’enracine précisément dans ces systèmes da…
lesquels le principe de la multiplicité prévaut sur celui de l’Un.
## Contre la politique de l'identité
Le travail sur la mémoire des vaincus ou encore la politique du souvenir se
traduira par La naissance du maquis dans le Sud-Cameroun (Paris, Karthala,
1996). La critique de la tyrannie d’Etat débouchera, quant a elle, sur De
la postcolonie (Paris, Karthala, 2000). Cet ouvrage, soit dit en passant,
ne fait pas de moi un penseur postcolonial, comme beaucoup de commentateurs
presses l’ont souvent affirmé.
C’est en 2001 que je me suis installé en Afrique du Sud. Tout en étant basé
dans ce pays, j’ai longtemps enseigné une partie de l’année aux Etats-Uni…
En même temps, j’avais gardé de profonds liens avec la France ou je me
rendais fréquemment, et où toute mon oeuvre est publiée.
Entre 2001 et 2010, ma vie en Afrique du Sud et le cours du monde m’ont
contraint à approfondir le thème de la mémoire, non plus sous l’angle de
l’oubli et de la défaite, mais sous celui des identités souffrantes dans
leur rapport avec l’éthique de la liberté. Ceci m’a poussé à examiner de
près deux cas: l’expérience des Africains-Americains aux Etats-Unis et
l’histoire de la ségrégation raciale en Afrique du Sud.
Face à ces deux trajectoires fort différentes, il s’agissait de
réinterroger le concept d’identité noire (blackness), de cesser d’en faire
le paradigme par excellence de la différence, ou du monde à part. Je
voulais, par contre, revenir aux traditions de la pensée africaine et
diasporique qui insistent sur la ressemblance, la similarité et l’ouverture
sur le vaste monde. Je voulais mettre le doigt sur ce qui, dans
l’expérience du monde moderne, aura fait l’universalité de la condition
nègre.
En relativisant les identités raciales, en refusant de les essentialiser et
en tournant le dos aux idéologies de la différence, je cherchais à
développer une théorie de ce que j’ai appelé l’en-commun. Ce travail s�…
traduit par deux ouvrages, Sortir de la grande nuit (Paris, La Découverte,
2010) et Critique de la raison nègre (Paris, La Découverte, 2013). Chacun
de ces ouvrages, ainsi que tous ceux qui ont suivi, se termine par un
plaidoyer pour l’espérance et pour la réparation.
Depuis lors, ma réflexion porte résolument sur les conditions d’émergence
d’un monde commun dans les conditions actuelles, marquées qu’elles sont par
l’escalade technologique, la crise climatique et la lente combustion de la
planète. Quand, dans Critique de la raison nègre, je parle de
“l’universalisation de la condition nègre“, c’est précisément pour t…
le dos à la politique de l’identité, l’une des sources contemporaines de
l’inimitié. Les théories de la différence et de l’identité servirent
autrefois de levier pour les luttes pour l’égalité et la justice. Ce n’est
plus le cas aujourd’hui. Elles ont été capturées par les forces du
conservatisme et sont devenues des instruments de division absolue.
Dans ces conditions, l’impératif est de reprendre avec un nouvel élan, de
nouvelles forces, et à partir de toutes les archives du monde,l’enquête sur
les possibilités d’une humanité solidaire avec l’ensemble du vivant. Ce
retour à l’idée d’une “race humaine“, je m’efforce de l’articuler…
l’idée du vivant dans son ensemble, dans un effort qui intègre cette autre
insécable composante qu’est la biosphère. Toute la critique de l’inimitié
faite dans Politiques de l’inimitié et dans d’autres textes récents ne vi…
que ce but.
## À travers la Bible Israël s'est ancrée chez nous
Ceux qui aujourd’hui me persécutent sans raison valable, et qui me doivent
des excuses publiques, prétendent avoir trouvé, dans une note au retour
d’un voyage en Israël en 1992, la preuve que c’est Israël qui m’aurait
fourni le point de départ de mes réflexions.
Ce faisant, ils ne sont même pas conscients du racisme et du paternalisme
qu’ils véhiculent. La vérité est que je m’efforce de développer une pen…
de la traversée – traversée des mers, traversée des frontières, traversée
des identités et défétichisation des origines. Il se pourrait que c’est
effectivement ce à quoi ils s’opposent finalement, convaincus qu’ils sont,
que le temps est aux frontières et aux fortifications.
Il y a, en Occident, une longue tradition de récits de voyage. Les récits
de voyage ne sont pas des traites d’histoire ou de sociologie. Très
souvent, il s’agit d’anecdotes. Leur but est de servir d’astuce pour qui
veut s’interroger sur soi-même ou se remettre en question.
La littérature européenne est pleine de ce genre de textes dans lesquels le
voyageur évoque l’Afrique, la Chine, la Perse ou d’autres régions du mond…
Cette évocation n’a pas pour but de dire qui sont véritablement les
Africains, les Chinois ou les Iraniens.
Elle est toujours comme un miroir grossissant, le plus souvent déformant,
qu’ils se tendent a eux-mêmes dans le but soit de se rassurer sur ce qu’ils
sont effectivement, soit pour renforcer le sentiment de ce qu’ils croient
être.
Dans ma note de 1992, je raconte de façon très furtive, voire naïve et
romancée, parfois hyperbolique et parfois poétique, mes impressions de
voyage au lendemain d’un séminaire en Israël.
Ici et là, j’adopte consciemment l’attitude d’un enfant en état
d’émerveillement, dans le but de suggérer au lecteur camerounais la part
onirique et la part de songe dont je parle. Ce faisant, je m’efforce de
renvoyer le lecteur à ce moment de mon enfance au cours duquel je devais
lire des extraits de la Bible pour ma grand-mère illettrée.
En effet à travers la Bible que nous n’avons pas choisie, Israël a fait
irruption dans notre imaginaire et s’y est ancrée. Comme tous les éléments
culturels venus chez nous avec la colonisation, nous lui avons fait place
dans notre imaginaire, celui des chrétiens en particulier. Tous ceux et
celles qui ont pris la peine d’observer nos sociétés et d’étudier nos
cultures peuvent témoigner d’une chose. Cette hospitalité n’a jamais été
simulée.
Les questions qui me préoccupaient à l’époque étaient les suivantes.
Qu’est-ce que cela veut dire de vivre dans les mythes et traditions de
quelqu’un d’autre? Que se passe-t-il lorsque l’on se rend compte que ces
mythes et ces songes, que l’on tenait pour des vérités, n’étaient au fond
que des légendes? Les rejette-t-on en entier, ou les assume-t-on dans
l’espoir qu’elles orienteront l’existence d’une manière productrice de…
Ces questions, tout colonisé se les pose. Elles ne sont pas abstraites.
Elles conditionnent l’existence. Dans les traditions intellectuelles
auxquelles j’appartiens, elles ont retenu l’attention de chaque génératio…
Car pour ce qui nous concerne, il s’est souvent agi d’héritages imposés.
Souvent, ils ne sont pas choisis. C’est notamment le cas de la religion, de
la langue et de l’Etat.
Dans ces conditions, une partie du travail critique effectué par les
penseurs en provenance de pays anciennement colonisés aura consisté à
organiser cette critique, souvent à tâtons, car de réponses définitives, il
n’en existe pas. Tout comme il n’existe pas de questions définitives. Les
questions doivent être constamment reformulées. Et dans l’acte de
reformuler les questions, l’on accepte que puisse se glisser une part
d’erreur et d’approximation.
C’est ce que m’aura en tout cas appris l’Afrique du Sud. Israël fait par…
des mythes dont nous avons hérité. Pour certains d’entre nous, il est
devenu un mythe indispensable. Comment le vivre en toute connaissance de
cause, non pas comme un dogme, alors qu’en même temps on cherche à se
détacher de toutes les philosophies de l’Absolu? Ce sont ces questions qui
sont partagées avec les lecteurs dans ces notes au lendemain du voyage en
Israël. Elles ne portent pas sur la nature exacte d’Israël, mais sur le
mythe dont nous avons hérité, la part de ce mythe qui peut encore servir
d’orientation, et cette autre part dont on peut se dispenser.
## Partager l'ensemble des mémoires du monde
Je crois finalement que notre monde se divise en deux. D’un côté, il y a
ceux qui, comme moi, sont convaincus que nous ne sommes que des passants,
qui cheminent en sachant que cheminer, c’est chercher dans l’incertitude et
l’inconnu. De l’autre, il y a ceux qui croient détenir des vérités toutes
faites, et qui cherchent à les imposer à tous, peu importe la diversité des
expériences et des situations. Le fossé entre nous ne cesse de s’élargir.
Aujourd’hui encore se pose à nous tous la question de savoir si les
souffrances de chaque peuple lui appartiennent en propre, au point ou lui
seul aurait le droit de s’y référer? Existe-t-il quelque possibilité que ce
soit de partager l’ensemble des mémoires du monde et à quelles conditions?
Ces questions, je les ai retrouvées une fois arrive en Afrique du Sud au
début des années 2000, ainsi que celles du pardon, de la réparation et de
la réconciliation. Elles n’ont cessé de m’habiter.
Pour terminer, devrais-je rappeler que je ne suis pas Allemand? Je n’aspire
ni à vivre, ni à travailler en Allemagne. Au regard des grands problèmes
moraux et politiques de notre temps, il ne m’appartient pas de dicter à
l’Allemagne sa conduite dans un monde pluriel ou de nombreux peuples
aspirent encore à la liberté.
Tout ce que je puis apporter dans ce débat, c’est une voix parmi d’autres,
une voix venue d’ailleurs, de ces régions du monde dont on pense à tort
qu’elles n’ont rien à dire et devraient se laisser dicter, par d’autres,…
qu’elles doivent penser.
Il appartient à l’Allemagne de décider si elle est disposée ou non à
écouter ces voix autres ou si, tournant le dos à nos aspirations les plus
profondes, elle veut nous dicter jusqu’à notre conscience.
L’Allemagne n’a pas besoin de boucs émissaires étrangers pour affronter s…
nombreux malaises. Une partie de l'Allemagne, qui de toutes les façons
semble m'être hostile par principe, n'a pas le droit de prendre ma pensée
en otage.
Le plus vite elle laissera ma pensée s'exprimer en son nom propre, à partir
de son idiome propre et dans la multiplicité des langues et des accents, le
mieux ce sera pour nous tous.
11 May 2020
## AUTOREN
Achille Mbembe
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