# lectures 2023 📖
## iPhilo » Les mains sales de Bergson
> Le malheur de Bergson fut de tenter de penser cette spécificité biologique en recourant à un concept largement teinté de spiritualisme, à savoir l’élan vital. Bergson, bien loin de proposer une métaphysique isolée dans sa tour d’ivoire, écrivait qu’il refusait une philosophie qui «craindrait de se salir les mains», c’est-à-dire de s’attaquer aux problèmes de la science [5]. Nous ne lui reprocherons donc pas d’avoir tenté de plonger ses mains dans une terre nouvelle, d’avoir proposé des éléments de réponse à un problème jusque-là impensé.
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https://iphilo.fr/2019/06/13/les-mains-sales-de-bergson-mathilde-tahar/ source consultée le 16.12.2023
## Les utopies du posthumain ou l’avènement des sociétés oublieuses | Cairn.info
> Il est plus que nécessaire de chercher à savoir dans quelle mesure ces nouveaux architectes de la révolution NBIC ne sont pas en train d’édifier une nouvelle humanité faite d’individus standardisés et réifiés, aliénés à la technologie : une humanité déshumanisée au sein de sociétés oublieuses.
Comentaire: article intéresant sur le rapport de la technologie / société, néamoins décevant, renvoyant la critique technologique "technophobe" dos à dos avec l'idéoogie transhumaniste et campant sur des positions idélogiques désuétes de progrès et d'émancipation par la technologie cf l'extrait ci-dessous. L'hominsation célébrée est la conséquence de notre arrachement à notre biotope que nous avons réifié et dont la dégradation conséquente hante notre avenir.
> Enfin, nous pensons que, dans un autre système d’organisation sociale, un tout autre rapport à la technique pourrait s’établir, à travers lequel elle retrouverait son rôle essentiel d’émancipation, d’hominisation et de progrès humain.
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https://www.cairn.info/revue-societes-2015-3-page-49.htm?contenu=article source consultée le 02.08.2023
## « Vincent Munier, éternel émerveillé » : le film documentaire disponible en streaming
> « Le monde ne mourra pas par manque de merveilles, mais uniquement par manque d’émerveillement ». Photographe animalier mondialement reconnu, Vincent Munier parcourt la planète pour saisir la beauté du monde sauvage. Une fois n’est pas coutume, c’est lui qui passe derrière l’objectif dans ce superbe documentaire réalisé par la RTS, récompensé par le prix Ushuaïa TV et par la Toison d’or de l’aventurier de l’année au festival des Écrans de l’aventure.
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https://www.trekmag.com/news-vincent-munier-eternel-emerveille-film-documentaire-disponible-streaming source consultée le 30.07.2023
## En visite aux « nuits de l’AN2V », le lobby de la vidéosurveillance – La Quadrature du Net
> « Avec la reconnaissance faciale, on touche à un tabou absolu, on touche au truc qui fait que ça fait hurler tout le monde. Ce que nous avons proposé dans le rapport, et je pense que c’est la vraie bonne façon de faire les choses : si on y va d’un coup d’un seul, un peu comme les sénateurs veulent le faire, ça va tellement crisper que ça passera pas. Il faut y aller en touchant les choses du bout du doigt et en y allant dans des cas très particuliers et très bien protégés, très bien balisés. C’est pour ça qu’on a proposé avec Philippe Gosselin d’utiliser la reconnaissance faciale en direct, avec le flux live, pour trois cas très particuliers : crise terroriste (il faut retrouver les terroristes, il faut pas qu’on se pose de question pour l’utiliser) ; la finalité « bande organisée » (le braquage de fourgon ou d’une bijouterie avec des gens qui sortent de la bijouterie et sont prêts à tirer sur n’importe qui, il faut savoir où ils sont pour intervenir le plu
s rapidement possible […]) ; et sur l’alerte-enlèvement ([…] pour récupérer l’enfant le plus vite possible […]). Il s’agit de cas emblématiques pour lesquels nos concitoyens savent bien qu’il y a un risque et qu’il faut mettre en place tous les moyens pour contrer ce risque. Ça serait une faute [de ne pas utiliser la reconnaissance faciale]. Si on a des outils pour le faire, utilisons-les, et après on verra bien si ça marche pas. On verra. »
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https://www.laquadrature.net/2023/07/11/en-visite-aux-nuits-de-lan2v-le-lobby-de-la-videosurveillance/ source consultée le 29.07.2023
## L’écosocialisme du XXIe siècle doit-il s’inspirer de Keynes ou d’Orwell? | Le Club
> À partir de la généalogie du mot « intérêt », Albert Hirschman a montré la filiation entre le principe énoncé par Nicolas Machiavel : « Qui veut la fin veut les moyens »[3], le sous-titre de La Fable des abeilles de Bernard de Mandeville, « Les vices privés [les moyens] font la vertu publique [la fin] », et la parabole de la main invisible d’Adam Smith, selon laquelle la quête égoïste des intérêts individuels [les « moyens »] réalise inconsciemment et comme providentiellement une aisance matérielle se répandant jusque dans les dernières classes sociales [la « fin »][4].
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https://blogs.mediapart.fr/jacques-luzi/blog/171020/l-ecosocialisme-du-xxie-siecle-doit-il-s-inspirer-de-keynes-ou-d-orwell source consultée le 29.07.2023
## Politiques éducatives et scénarios curriculaires
> Rompre avec une École qui n’est que trop nationale, quand elle devrait être tournée vers l’aventure de l’espèce ;
> Rompre avec une École qui dit de faire sans faire elle-même, à commencer par la démocratie ;
> Rompre avec une École qui privilégie sa fonction de sélection sur celle de formation.
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https://curriculum.hypotheses.org/4130 source consultée le 21.07.2023
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https://curriculum.hypotheses.org/427 source origine
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https://blogs.mediapart.fr/claude-lelievre/blog/050922/contre-lecole-injuste/commentaires source origine
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https://blogs.mediapart.fr/claude-lelievre/blog/050922/contre-lecole-injuste source origine
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https://union-rationaliste.org/feed/podcast/ source origine
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https://union-rationaliste.org/casser-casseurs-cassures/ source origine
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https://union-rationaliste.org/qui-sommes-nous/ source origine
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https://union-rationaliste.org/la-souffrance-animale-regards-sur-la-peinture-flamande/ source origine
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Yves_Vargas source origine
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https://www.youtube.com/watch?v=PoFWe44GdwI source première
## La betterave, la gauche, le peuple - et nous. Sur la question du sucre à Escaudœuvres
>L’industrie – mines, filatures, chemins de fer, hauts fourneaux, sucreries –, s’est développée tout au long du XIX° dans un acte de foi promettant l’avènement du paradis terrestre. Acte de foi répété aussi bien par les économistes libéraux que communistes, par les partisans du roi que par ceux de l’empire ou de la république. Deux-cents ans plus tard, avec des taux de chômage, de pollution, et de maladies associées parmi les plus hauts du pays, le paradis terrestre s’avère être un enfer – et nous devrons encore gérer des déchets mortellement radioactifs, ceux de Gravelines par exemple, pendant des milliers d’années. Voilà ce que nul élu local – et surtout pas François Ruffin –, parfaitement informé des nuisances de la société industrielle, ne peut ignorer. Voilà pourtant ce que le candidat à la prochaine élection présidentielle, « biolchevique » revendiqué et partisan de l’alliance « rouge/verte », entre « sociaux- démocrates » et écologistes, ouv
riers et petits-bourgeois, a pris soin de dissimuler à ses lecteurs et électeurs depuis vingt-cinq ans. A tort d’ailleurs, toutes ces choses vont sans dire chez les gens du Nord comme chez ceux du Sud. Tout ce qui leur importe c’est la pâtée, bien sucrée, et des écrans pour se distraire en digérant. Le pouvoir et l’élu qui peuvent tenir cette double promesse n’auront jamais de problème avec leur population et leurs électeurs.
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https://www.piecesetmaindoeuvre.com/IMG/pdf/la_betterave_et_nous.pdf source consultée le 15.07.2023
## Nicolas Gey, « Subsister »
>Mais si l’on veut bien croire au déclin imminent des quantités d’énergie disponibles (18) (et quelles qu’en soient les raisons : géostratégiques, politiques, financières, naturelles, etc.), industriels et subsistantialistes ne pourront se détourner indéfiniment de la préoccupation centrale de toute communauté autonome : comment produire davantage de calories alimentaires qu’on en dépense, par le travail, pour les produire ? Comment produire au minimum, c’est-à-dire les plus mauvaises années, 400 kg de céréales par personne ? Et si l’on prend en compte les vieillards, les invalides et les enfants, l’alimentation des animaux d’élevage et la part de semence (entre 100 et 200 kg par hectare), une communauté véritablement subsistantialiste exigerait donc de produire, au bas mot, 1 tonne de céréales par travailleur et par an (19). Sans quoi l’utopie n’échouerait pas seulement à nourrir tout le monde, elle serait certaine de ne nourrir personne.
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https://lesamisdebartleby.wordpress.com/2023/05/24/nicolas-gey-subsister/ source consultée le 15.07.2023
## "Nous sommes soucieux de nos ressortissants" : la grossière manip' de l'Algérie autour de la mort de Nahel
> L’Algérie a appris avec choc et consternation la disparition brutale et tragique du jeune Nahel et les circonstances particulièrement troublantes et préoccupantes dans lesquelles elle est intervenue ». Il invite ensuite « le gouvernement français à assumer pleinement son devoir de protection, l’Algérie suivant cette affaire avec attention, soucieuse de la quiétude et de la sécurité
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https://www.marianne.net/monde/afrique/nous-sommes-soucieux-de-nos-ressortissants-la-grossiere-manip-de-lalgerie-autour-de-la-mort-de-nahel
## Jeffrey Herf, préface au « Modernisme réactionnaire | «Les Amis de Bartleby
>Au moment où je me lançais dans ce travail – qui adopta d’abord la forme d’une thèse de sociologie, soutenue à l’université Brandeis, avant de prendre celle d’un livre –, on avait l’habitude d’affirmer que l’hostilité pour la technologie moderne avait été consubstantielle à la révolte antimoderniste de cette époque, dont un disait qu’elle avait été dirigée contre une modernisation rapide. Pourtant, lorsqu’on se penche attentivement sur les textes essentiels d’Oswald Spengler, d’Ernst Jünger, de Carl Schmitt, de Hans Freyer et Werner Sombart, mais aussi sur les écrits de nombreux ingénieurs allemands bien moins connus, tout autant que sur ceux de Hitler, Goebbels, Todt et Speer, on découvre un véritable enthousiasme pour la technologie moderne, un enthousiasme qui n’a pas été l’objet de l’attention qu’il méritait, nombre de chercheurs préférant se consacrer à la nature fondamentaliste de cette révolte antimoderniste, liée à la montée en puissance
du nazisme. Même Martin Heidegger, bien connu pour son rapport malheureux au monde moderne, contribua à sa manière à la réification de la technologie, en imposant l’idée qu’elle constituait une force autonome séparée de la prise de décision politique et économique. Une telle réification fut également une constante dans les œuvres respectives de Jünger, Freyer et Schmitt.
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https://lesamisdebartleby.wordpress.com/2023/06/29/jeffrey-herf-preface-au-modernisme-reactionnaire/ source consultée le 29.06.2023
## There's a Parasite That Triples Ants' Lifespans… And It Actually Sounds Pretty Great
>A team of researchers led by entomologist Susanne Foitzik at the Johannes Gutenberg University in Germany has now figured out a possible explanation for this strangely idyllic lifestyle. When a tapeworm sets up shop in the gut of an ant, it appears to pump antioxidants and other proteins into the creature's bloodstream. It's still unclear what health effects these special proteins have, but there's a real chance they are part of what helps infected ants stay young and yummy. In the Anomotaenia tapeworm's life cycle, an ant is not its final home. Its adult reproductive state takes place in the body of a woodpecker, which means the parasite has a vested interest in keeping its temporary host young, plump, and scrumptious-looking. That way, it might become a bird's breakfast once it grows up.
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https://www.sciencealert.com/theres-a-parasite-that-triples-ants-lifespans-and-it-actually-sounds-pretty-great source consultée le 20.06.2023
## Pourquoi ne rêvons-nous pas de notre téléphone portable ?
>Le philosophe américain Eric Schwitzgebel s’est aussi intéressé à la question. En étudiant de nombreux récits de rêves depuis l’Antiquité, il a découvert qu’entre le XXe et le début du XXIe siècle, l’arrivée de la télévision avait bouleversé les habitudes des rêveurs. Ils commencent en effet dans les années 20 à rêver en noir et blanc, jusqu’à ce que, dans les années 50, le rêve monochrome soit devenu la norme. Un constat déroutant, corroboré par la chercheuse Eva Murzyn, comme le note L’Obs : cette dernière s’appuie sur des travaux menés dans la Pologne communiste et remarque que les rêves en couleur y sont arrivés plus tard – comme les postes de télévision équivalents.
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https://www.philomag.com/articles/pourquoi-ne-revons-nous-pas-de-notre-telephone-portable source cousultée le 17.06.2023
## Dan Sperber : “Arrêtons de faire de la raison un superpouvoir digne des héros Marvel !”
>L’usage public de la raison aurait donc un effet bénéfique en retour pour chacun ?
>La raison trouve son efficacité quand elle est utilisée à bon escient. Si vous mettez des gens autour de la table de façon relativement égalitaire, en les invitant à délibérer autour de questions ou de problèmes précis, ils vont trouver de meilleures solutions que s’ils raisonnaient seuls. Parce qu’ils rencontrent les raisons des autres. C’est un type de délibération que nombre de sociétés humaines ont pratiqué. Et c’est ce que l’on voit aujourd’hui dans des expériences de démocratie participative ou de jurys citoyens. La raison n’est pas cette instance surplombante qui nous assurerait, à chacun dans son coin, une voie royale vers la vérité. Elle est avant tout un mécanisme social qu’il faut mobiliser selon un usage adapté à sa fonction. Politiquement – c’est peut-être l’une des leçons à tirer de la pandémie du Covid –, la décision qui émane d’une délibération publique et collective est souvent plus juste que celle qui se fonde sur une expertise secr�
�te et autoritaire.
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https://www.philomag.com/articles/dan-sperber-arretons-de-faire-de-la-raison-un-superpouvoir-digne-des-heros-marvel source
## Au rendez-vous des mortels p.72
>Le christianisme désespéré de Pascal et, dans une certaine mesure, l'humanisme résigné de Montaigne anticipent l'intériorisation de l'angoisse du mourir, dérivant de la « mort de Dieu» au sein d'une société déjà solidement individualisée. Proche du jansénisme, il annonce également le machiavélisme du christianisme sans chrétien des sociétés capitalistes, leur espoir chimérique de tirer de la concupiscence un «bel ordre » social (Pascal); de faire de l'organisation rationnelle de l'hubris le levier de la domination de la nature et de l'enrichissement collectif; de transformer les «vices privés» en «vertu publique » (Mandeville). C'est-à-dire, finalement, d'élever la fuite de chacun devant sa propre mort au rang de force indispensable au Progrès. À la «main de Dieu» de Descartes, agençant l'ordre providentiel du monde, correspond ainsi bientôt la «main invisible» d'Adam Smith, agençant l'ordre providentiel des affaires humaines animées par la vanité et la convoitise.
## Le singulier Gustav Landauer
>Anarchiste assez peu libertaire, donc. Et socialiste hostile au marxisme. « Les vieilles femmes prophétisent à partir du marc de café. Karl Marx prophétisait à partir de la vapeur. » Tout est dit ou presque dans cette citation de L’Appel au socialisme (1911), le texte politique majeur de Landauer.
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https://acontretemps.org/spip.php?article993 source consultée le 13.06.2023
## Theodore Kaczynski, « Sursocialisation »
>Les problèmes du progressiste font comprendre les problèmes de la société dans son ensemble. La dépréciation de soi, les tendances dépressives et le défaitisme ne lui sont pas réservés. Quoique ces traits soient vraiment remarquables chez lui, ils sont également très répandus ailleurs. Et la société actuelle s’efforce de nous socialiser plus qu’aucune autre ne l’avait fait jusque-là. Au point que des experts nous expliquent comment il faut manger, prendre de l’exercice, faire l’amour, élever nos enfants, etc.
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https://lesamisdebartleby.wordpress.com/2023/06/12/theodore-kaczynski-sursocialisation/ source consultée le 13.06.2023
## La structure fondamentale du droit est tautologique : il se pose en mettant performativement en oeuvre les conventions qui décrètent quelle violence est légale ou illégale
>La violence n'est pas un moyen au service de la loi, elle est l'ordre juridique lui-même, cet ordre qui ne peut être institué, mis en oeuvre, que par la force d'un Etat - ou d'autres forces, nouvelles, qui viendraient le concurrencer ou s'y substituer, comme celle qui résulterait d'une grève générale. L'Etat n'a pas peur de la violence comme telle (comme moyen), mais d'une violence fondatrice, une violence qui légitimerait une transformation du droit, une violence qui menacerait de l'intérieur son pouvoir d'auto-justification et ferait émerger [par des forces non pas externes, mais auto-immunitaires, qui le travaillent de l'intérieur] une situation révolutionnaire.
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https://www.idixa.net/Pixa/pagixa-1305181118.html source conulstée le 10.06.2023
## Violence ou cruauté ?
>Dans la dernière partie de sa vie, Jacques Derrida a préféré le mot cruauté (en allemand Grausamkeit) à d'autres mots comme violence, haine ou sadisme. C'est celui qu'il utilise en 2000, dans Etats d'âme de la psychanalyse, le dernier grand texte qu'il consacre à la pulsion de mort freudienne. La cruauté mobilise un "Qui" et pas seulement un "Quoi". Freud parle de cruauté psychique quand il évoque le "plaisir pris à l'agression et à la destruction". Ce mot difficile à délimiter, déterminer ou définir est énigmatique. Chaque fois qu'on veut dire le plaisir dans la souffrance, il revient. Son obscurité tient notamment au fait qu'aucun terme ne lui est clairement opposable. Si l'on tente de limiter la cruauté, d'autres cruautés seront inventées, toujours et encore, elle reviendra sous d'autres formes. C'est une particularité de l'humain, qui dépasse tout ce que peuvent faire les animaux. Freud (et seulement lui) a reconnu cette irréductibilité, il l'a repérée comme principe qui vien
t au commencement, et que rien dans la culture ne suffit à contrebalancer. Mais Freud n'a pas analysé les nouvelles formes de la cruauté qui se déchaînent aujourd'hui. Elles aussi irréductibles à la logique du conscient, elles s'en prennent à tout ce qui fait monde : territoires, limites, fondements. C'est un principe de ruine qui allie la calculabilité technoscientifique la plus avancée à la sauvagerie la plus archaïque.
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https://www.idixa.net/Pixa/pagixa-2002200902.html source consultée le 10.06.2023
## Is there in truth no beauty
>A poem called ’Jordan’ by the seventeenth-century metaphysical poet George Herbert contains the following passage:
>Who says that fictions only and false hair become a verse? Is there in truth no beauty? "Jordan," st. 1
>This quote fits in well with the philosophy of IDIC--Infinite Diversity in Infinite Combinations--which is introduced in the Star Trek episode ’Is There in Truth No Beauty?’ The Medusan is a creature considered by humans to be too ugly to bear. Dr. Miranda Jones questions whether [the Medusan] Ambassador Kollos is, rather, too beautiful to bear. Miranda herself hides her vulnerability to avoid being pitied. The inner natures of both Kollos and Miranda turn out to be quite beautiful. The creators of Star Trek realized that things other than ’fictions and false hair’ were suitable topics for drama; real or apparent ugliness and the dark side of life were dealt with often in the show, with the goal of finding meaning in diversity, and beauty in truth." (TL)
> [Editor’s note: Herbert would not have approved the IDIC reason, except to believe, if not know, that there is Beauty in what is True. Spock in his blindness realized this.]
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https://tilde.town/~isthereintruthnobeauty source consultée le 09.06.2023
## Radio: François Jarrige, Le travail des animaux à l’ère industrielle, 2022
> Si depuis les débuts de leur domestication les animaux n’ont cessé de travailler au service des humains, les formes et l’ampleur de ce travail ont beaucoup varié selon les époques. En Europe, le nombre de chevaux, de chiens, de bœufs, de mulets utilisés pour tirer et soulever des charges, ou pour transformer des matières, s’est beaucoup accru aux XVIIIe et XIXe siècle avant de décliner sous l’effet de la motorisation et de l’électrification au siècle suivant.
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https://sniadecki.wordpress.com/2023/06/09/rmu-jarrige-animaux/ source consultée le 09.06.2023
## Apple Vision
> What was far more striking, though, was how the consumption of this video was presented in the keynote: [image from point of view of a apple vr of a room with nobody] Note the empty house: what happened to the kids? Indeed, Apple actually went back to this clip while summarizing the keynote, and the line “for reliving memories” struck me as incredibly sad: [presentation movie of a lonely man using his apple glass to watch memories of a woman with a child] I’ll be honest: what this looked like to me was a divorced dad, alone at home with his Vision Pro, perhaps because his wife was irritated at the extent to which he got lost in his own virtual experience. That certainly puts a different spin on Apple’s proud declaration that the Vision Pro is “The Most Advanced Personal Electronics Device Ever”. The most personal electronics device ever Indeed, this, even more than the iPhone, is the true personal computer. Yes, there are affordances like mixed reality and EyeSight to interact with those around
you, but at the end of the day the Vision Pro is a solitary experience. That, though, is the trend: long-time readers know that I have long bemoaned that it was the desktop computer that was christened the “personal” computer, given that the iPhone is much more personal, but now even the iPhone has been eclipsed. The arc of technology, in large part led by Apple, is for ever more personal experiences, and I’m not sure it’s an accident that that trend is happening at the same time as a society-wide trend away from family formation and towards an increase in loneliness.
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https://stratechery.com/2023/apple-vision/ source consultée le 08.06.2023
## Thinking about death: High neural activity is linked to shorter lifespans
> The most exciting aspect of this research is that it offers targets for future research on longevity, possibly even allowing for the development of a longevity drug. For instance, anticonvulsant drugs work by suppressing the excessive neural firing that occurs during seizures, and in studies conducted on roundworms, they’ve also been shown to increase lifespan. This recent study shows that this connection might not be coincidental. Similarly, antidepressants that block serotonin activity have also been shown to increase lifespan. Dietary restriction has long been implicated in promoting longer lifespans as well. Dietary restriction lowers insulin/IGF1 signaling, which this study showed affects the REST protein and neural activity. More research will be needed to confirm or reject any of these possibilities, but all represent exciting new avenues to explore, possibly resulting in the extension of our lifespans.
* Any drugs will never expand lifespan, lifespan is a countdown for death, never start the countdown or you're already dead.
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https://bigthink.com/health/neural-activity-lifespan/#Echobox=1685305928 source
## Xavier Noulhianne, Histoire d’une dépossession, 2021
> Il y a bien eu des résistances, au début des années 1980, dans certaines zones d’élevage comme la Franche Comté ou la Haute Garonne. Ces éleveurs qui avaient compris les objectifs de l’État – prendre possession de l’économie de la ferme en se rendant matre de la sélection – ne refusèrent pas l’IA. Mais ils refusèrent le schéma de sélection et l’administration qui allaient avec l’IA, car ce schéma détruisait le travail qu’avaient fait leurs anés pour fabriquer la race Montbéliarde si bien adaptée à leur territoire. Ils s’organisèrent pour utiliser des semences dissidentes, provenant de taureaux non issus des schémas de sélection officiels. Malgré l’acceptation de la technique de procréation artificielle, l’État considéra ce refus comme assez sérieux pour faire intervenir jusqu’à 300 gendarmes dans des fermes pour saisir la semence non-conforme [11] et faire « respecter la loi du 28 décembre 1966 ». Après un tel processus, l’État est devenu en moin
s de vingt ans le seul éleveur de France !
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https://sniadecki.wordpress.com/2023/05/18/noulhianne-depossession/ source
## Radio: Yannick Ogor, Le Paysan impossible, 2017
00:16:22 Floréal Klein (éditeur)
> Une critique anti-industriel sociale. Ce mouvement se fait avec des gens, c'est certain. J'ai l'impression que depuis 15ans, toute cette histoire est devenue très anti-technologique, et que finalement elle se désincarne en PMO. Il faut reconstituer une culture politique de lutte. Faire une critique sociale par les gens qui la subisse.
00:24:52 Yannick Ogor (auteur)
> Pour épingler le courant actuel des oasis en tout lieu, il serait possible dans ce monde là de déserter, de se mettre de côté, de vivre à côté. C'est l'abandon de toute conflictualité politique qui contribue à fabriquer cette paix sociale, c'est le mythe de l'individu tout puissant et cette possibilité d'abandonner tout conflit collectif.
=> RMU_031_PaysanImpossibleOgor.ogg l'émission radio
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https://sniadecki.wordpress.com/2017/11/30/ogor-paysan/ source
## Au rendez-vous des mortels de Jacques Luze
Page 19
> Le trait fondamental du rapport que l'humanité industrialisée entretient avec la mort est le déni. Ce refoulement collectif de la dimension tragique de la condition humaine, ce faire-comme-si la mort n'avait aucune incidence sur nos manières de vivre, est inscrit jusque dans la chimère psychologisante d'un mourir maîtrisé, pacifié, idéalement inodore, inaudible et invisible. De sa naissance à l'instant de son trépas, chacun est ainsi conduit à faire-comme-si sa propre mort était un événement honteux, un échec qu'il est de bon ton de dissimuler. Et il est vrai que la mort peut seulement apparaître sous la forme d'une anomalie au sein d'une société où « la technique grignote [son] domaine jusqu'à l'illusion de la supprimer'». N'étant plus appréhendée ni vécue comme l'assise ontologique du vivant, mais comme un fait de « nature » entièrement pris en charge par une science biomédicale ambitionnant la prolongation indéfinie de la vie, la mort est la maladie ultime dont la guéris
on traduirait l'accomplissement des promesses du Progrès.
> La technoscience considère le monde des idéalité mathématiques, comme l’unique monde vrai auquel doit être ordonné le monde sensible.
> Nous vivons dans un âge éclairé, qui a secoué les superstitions et les dieux. Il ne reste attaché qu'à quelques divinités qui réclament et obtiennent la plus haute considération intellectuelle, telles que Patrie, Production, Pro-grès, Science. Par malheur, ces divinités si épurées, si affinées, tout à fait abstraites comme il convient à une époque hautement civilisée, sont pour la plupart de l'espèce anthropophage. Elles aiment le sang. Simone Weil, « Progrès et production », 1937
## Nietzsche et la vie avec la philosophe Barbara Stiegler
> De sa lecture assidue et le plus souvent critique des biologistes, il retiendra que la vie suppose deux activités fondamentales : l'évolution et l'incorporation qui devront désormais s'imposer comme les questions centrales de la philosophie. Ces deux activités vitales sont hélas menacées. Il faut préciser que Nietzsche vit au XIXe siècle de la révolution industrielle, de la mondialisation des échanges et des nouvelles techniques qui ébranlent de fond en comble les sociétés. Des bouleversements comme le télégraphe, la machine à vapeur, l'explosion des médias de masse...
=>
https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/l-heure-philo/l-heure-philo-du-vendredi-19-novembre-2021-1981018 source
## Pour une anthropologie négative de Jean Vloulac
> Nietzsche, prophétique sur de nombreux sujets, caractérisait l’homme comme « l’animal non encore fixé » (Fragments Posthumes). Issu de la terre (humus), ce dernier est justement celui par qui la négation surgit au sein de l’opacité de ce qui existe : êtres de transhumance et d’exhumation, les hommes sont capables d’un écart avec leur environnement. Animaux d’interdits, de tabous, de mutilations, de tatouages, de scarifications ou encore de coutumes, nous pouvons être définis comme des créatures « métaphysiquement divagantes » (Cioran). Loin d’être un fait, nous sommes ceux qui constituons les faits, et cela nous distingue très nettement du règne animal : en somme, nous pouvons configurer des mondes.
> À la question « Qu’est-ce que l’homme ? », Vioulac répond : il est un négateur infatigable, dont l’obstination technique produit de la néguentropie, c’est-à-dire des processus qui vont endiguer un moment l’entropie, qui s’apparente à la dissipation de la matière. Cependant, à la manière de Bernard Stiegler, Vioulac comprend que l’homme techno-marchand d’aujourd’hui est bien plus producteur d’entropie que de néguentropie, ce qui explique la possibilité d’une disparition d’Homo Sapiens.
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https://comptoir.org/2023/05/23/vioulac-pour-une-anthropologie-negative/ source
## Otobiographies, l'enseignement de Nietzsche et la politique du nom propre
> « L’Etat n’est pas seulement le signe et la figure paternelle du mort, il veut se faire passer pour la mère, autrement dit la vie, le peuple, les entrailles des choses mêmes. [Chez Nietzsche, dans Ainsi parlait Zarathoustra], c’est un chien hypocrite, comme l’Eglise, il veut faire croire que sa voix sort du « Ventre des choses ». Le chien hypocrite vous parle à l’oreille à travers ses appareils scolaires qui sont des machines acoustique ou acroamatiques. Vos oreilles grandissent, vous devenez des « oreillards » lorsque, au lieu d’écouter, d’obéir avec de petites oreilles au meilleur maître et au meilleur des guides, vous vous croyez libres et autonomes selon l’Etat, lorsque vous lui ouvrez de grands pavillons sans savoir qu’il est déjà arraisonné par les forces réactives et dégénérées. Devenus tout ouïe pour ce chien de phonographe, vous vous transformez en poste récepteur à haute fidélité, et l’oreille, la vôtre qui est aussi celle de l’autre, se met à occu
per dans votre corps la place disproportionnée de l’ « estropié à rebours ». »
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https://www.idixa.net/Pixa/pagixa-0801260943.html source
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## Terre et liberté, Aurélien Berlan
> Si nous voulons cesser d’aggraver le désastre socio-écologique, ce n’est donc pas la liberté qu’il faut restreindre, comme y invitent tant d’intellectuels et de « personnalités » qui multiplient les appels à décréter l’état d’urgence écologique, voire à mettre en place une dictature écologique. Car donner les pleins pouvoirs aux pyromanes qui nous gouvernent ne les transmuera jamais en pompiers : après comme avant, ils resteront obnubilés par la quête de puissance – la leur et celle des États dont ils se disent les serviteurs. C’est avec une certaine conception de la liberté qu’il faut rompre, une conception absurde qui, en identifiant la liberté à la délivrance et à la puissance qui la conditionne, sonne le glas non seulement de la liberté, mais aussi de l’habitabilité de notre planète. La cause de la Terre et celle de la liberté ne sont pas opposées, mais solidaires – à condition de comprendre qu’un mode de vie libre n’est pas basé sur le dépa
ssement de la nécessité, mais sur la minimisation des dépendances matérielles asymétriques qui constituent le fondement des relations de domination.
> Comme l’écrivait François Partant dès 1982 à l’adresse de celles et ceux qui voulaient développer des « espaces d’autonomie » sans remettre en question « la construction technico-économique élaborée par le Capital » :
> Il est sans importance que je puisse m’épanouir (en admettant que ce soit le moyen d’y parvenir) en produisant mes chaussures grâce à des outils « conviviaux » si mon pays construit des prisons et fabrique des bombes atomiques. La qualité des rapports sociaux et internationaux a infiniment plus d’importance pour ma propre existence que la « niche » que j’ai réussi à me constituer au sein de la société et de l’économie. (12)
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https://lesamisdebartleby.wordpress.com/2023/05/03/aurelien-berlan-terre-et-liberte-conclusion/ source
## The Strikingly Similar Brains of Flies and Men
> "The deep similarities we see between how our brains and those of insects regulate behavior suggest a common evolutionary origin. It means that prototype brain circuits, essential for behavioral choice, originated very early and have been maintained across animal species throughout evolutionary time. As surprising as it may seem, from insects' dysfunctional brains, we can learn a great deal about how human brain disorders come about."
## Bernard Stiegler ou le poisson volant
> Le capitalisme de notre époque, numérique, nous entraîne avec lui vers la catastrophe. Ce mouvement planétaire n’offre aucun refuge. Pour le combattre, notre seule issue est de le penser. Bernard Stiegler nous le propose. Notre capitalisme est une « prolétarisation généralisée ». Les algorithmes prennent au salarié son savoir-faire et au consommateur son savoir-vivre, le big data automatise son existence, loisirs compris. Le savoir théorique est passé dans les machines, qui décident pour nous. La solution de Bernard Stiegler passe par une « relance du désir ». Nous désirons travailler et ne nous contentons plus d’un emploi. Nous désirons consommer ce que nous aimons et souffrons d’une consommation addictive. Nous désirons employer notre temps hors travail à autre chose qu’à être des clients d’industries culturelles. Nous désirons et rêvons à l’improbable, interdit par ce capitalisme. Nous désirons et aimons l’intelligence. Nous sommes ces poissons empoisonnés dans
leur milieu qui ne rêvent que de s’en échapper « par intermittences » et voler. L’urgence est que l’Europe mette le savoir au cœur de sa politique industrielle, le pharmakon numérique en est l’instrument. Telle est la proposition de Bernard Stiegler pour « réenchanter le monde ».
* commentaire : texte de couverture du livre `Bernard Stiegler ou le poisson volant` de Didier Heulot
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https://www.editions-apogee.com/ateliers-populaires-de-philosophie/574-bernard-stiegler-ou-le-poisson-volant.html source
## rapport de synthèse de la mission de préfiguration de France travail
> France Travail a pour but de contribuer à l’objectif de plein emploi et c’est à ce titre que la Première ministre Elisabeth Borne en a fait une des politiques prioritaires de son Gouvernement.
* commentaire : toute première ligne du rapport pour définir le cadre de la mission
> France Travail doit-il constituer le point d’entrée de toutes les personnes en recherche d’emploi, inscrites ou non sur la liste des demandeurs d’emploi, quel que soit le public ? Dans l’affirmative, quel serait l’impact de cette approche ?
* commentaire : première question posée
> Le choix de France Travail est donc celui d’une meilleure coopération
> 1 L’inscription auprès de l'opérateur France Travail de toutes les personnes ayant besoin d’un emploi et une orientation10 selon des procédures communes et des outils partagés afin de garantir à chacun un accompagnement à l’emploi adapté et sans ruptures : « plus personne au bord de la route ! »
* commentaire : réponse à la prémière question
> La mission propose de rénover le régime des obligations afin de le mettre en cohérence – notamment entre celles qui pèsent sur les demandeurs d’emploi, sur les allocataires du RSA ou les jeunes en Contrat d’engagement jeune (CEJ) – et de le rendre plus simple, plus juste, plus contemporain des manquements constatés et in fine plus applicable et effectif dans le cadre d’un contrat d’engagement unique.
> La décision finale restera à la main des opérateurs ou collectivités responsables du paiement des différentes allocations des personnes concernées. Le suivi des pratiques de sanctions sera partagé de façon transparente avec la gouvernance du réseau France Travail pour en évaluer les effets et en améliorer les pratiques in itinere.
> Académie France Travail pour se former ensemble et la communauté France Travail pour partager et coopérer entre professionnels de chaque territoire
> Lier la demande de RSA à l’inscription à France Travail
> Faire du diagnostic et de la signature d’un contrat d’engagements les premiers actes d’accompagnement afin d’éviter les redites et de mobiliser – autant que possible – dès le premier rendez-vous l’accompagnant et l’accompagné dans un parcours.
> Assurer le repérage et l’accompagnement par France Travail de près de 100 000 personnes de plus par an dans leurs démarches entrepreneuriales d’ici 2027, en partenariat avec les régions et Bpifrance et les réseaux spécialisés
> Développer la plateforme à partir des besoins des usagers en favorisant le pilotage par l’impact grâce à une gouvernance dédiée au SI Plateforme
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https://travail-emploi.gouv.fr/IMG/pdf/synthese-mission-de-prefiguration-france-travail-rapport-de-synthese-de-la-concertation-avril-20238-04.pdf synthèse de la mission
## Missions locales : du loup au chien. S’agenouiller ou se lever par Philippe Labbé
> L’idée de Schwartz, exprimée dans son rapport de 1981, L’insertion professionnelle et sociale des jeunes (La documentation française), était double : d’une part ne pas dissocier ni même hiérarchiser le social (santé, loisirs, logement…) et le professionnel (formation, emploi), d’autre part accueillir les jeunes qui commençaient à éprouver des difficultés d’accès à l’adultéité, les écouter et mobiliser les ressources du territoire pour répondre à leurs besoins. Il n’y avait dans le rapport aucune indication ou consigne sur l’architecture de ces noyaux réticulaires : à chaque ville de réunir les acteurs et à ceux-ci d’inventer comment s’organiser. On perçoit ici l’esprit et la posture de l’éducation populaire : les réponses sont là, il suffit d’en favoriser l’éclosion. Elles furent appelées « Missions » car elles ne devaient être que « temporaires », un ou deux ans tout au plus pour que la question du chômage soit résolue…
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https://web.archive.org/web/20210122171312/https://blogs.alternatives-economiques.fr/abherve/2018/07/20/missions-locales-du-loup-au-chien-s-agenouiller-ou-se-lever-par-philippe-labbe source
## Désormais on se lève et on se barre de Virginie Despente
> Alors tous les corps assis ce soir-là dans la salle sont convoqués dans un seul but : vérifier le pouvoir absolu des puissants. Et les puissants aiment les violeurs. Enfin, ceux qui leur ressemblent, ceux qui sont puissants. On ne les aime pas malgré le viol et parce qu’ils ont du talent. On leur trouve du talent et du style parce qu’ils sont des violeurs. On les aime pour ça. Pour le courage qu’ils ont de réclamer la morbidité de leur plaisir, leur pulsion débile et systématique de destruction de l’autre, de destruction de tout ce qu’ils touchent en vérité. Votre plaisir réside dans la prédation, c’est votre seule compréhension du style. Vous savez très bien ce que vous faites quand vous défendez Polanski : vous exigez qu’on vous admire jusque dans votre délinquance. C’est cette exigence qui fait que lors de la cérémonie tous les corps sont soumis à une même loi du silence.
> Vous n’aurez pas notre respect. On se casse. Faites vos conneries entre vous. Célébrez-vous, humiliez-vous les uns les autres tuez, violez, exploitez, défoncez tout ce qui vous passe sous la main. On se lève et on se casse. C’est probablement une image annonciatrice des jours à venir.
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https://archive.wikiwix.com/cache/index2.php?url=https%3A%2F%2Fwww.liberation.fr%2Fdebats%2F2020%2F03%2F01%2Fcesars-desormais-on-se-leve-et-on-se-barre_1780212#federation=archive.wikiwix.com&tab=url source
## Politiques du quotidien de Geneviève Pruvost
Page 205
> L'un des membres de la communauté autochtone a dit de la différence entre les blancs et les Indiens, c'est que les Indiens savent qu'ils sont opprimés mais ne se sentent pas impuissants. Les blancs ne se sentent pas opprimés, mais impuissants.
Page 235
> D'Eaubonne propose de maintenir les savoirs spécialisés, quoique au strict minimum. Pour énoncer son programme sur les moyens de transport et aborder la question délicate des technologies, elle se réfère à la nouvelle de science-fiction, La Vague montante de Marion Zimmer, parue en 1955. En revenant sur terre, des astronautes découvrent que la production industrielle, suite à une catastrophe, s'est arrêtée. Ils pensaient ne trouver que déchéance et découvrent que « les découvertes du passé avaient été soigneusement conservées et retransmises à un nombre restreint de dépositaires, mais n'étaient utilisées qu'exceptionnellement; par exemple, un remède d'une grande rareté était fabriqué et un avion supersonique allait le chercher en cas d'urgence pour guérir un enfant malade; le reste du temps, les transports étaient effectués à cheval ou à bicyclette ». D'Eaubonne propose ainsi de cumuler le travail artisanal avec un usage parcimonieux des technologies de pointe.