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Italie : vers une réélection du président en place Sergio Mattarella ?
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Date: 2022-01
Incapables de s'entendre sur une candidature au bout du 7e tour de la présidentielle italienne, les partis politiques semblent converger vers l'hypothèse d'une réélection du président actuel. L'intéressé avait pourtant rejeté une telle éventualité.
Les partis de la coalition au pouvoir en Italie ont annoncé le 29 janvier être tombés d'accord pour réélire le président sortant Sergio Mattarella, craignant pour la stabilité politique du pays en cas d'échec à lui trouver un successeur.
Agé de 80 ans, le président Sergio Mattarella a cependant affirmé à plusieurs reprises qu'il ne comptait pas rester dans ses fonctions. En dépit de cela, il a obtenu près de 400 voix lors du septième tour de scrutin. Le huitième tour a débuté le 29 janvier à 16h30, et pour être élu Sergio Mattarella devrait réunir les voix d'au moins 505 parlementaires.
Le poste de président est en Italie largement protocolaire, mais il a un rôle important en cas de crise politique, dans un pays dont le paysage politique est très morcelé. C'est notamment lui qui a le pouvoir de dissoudre le Parlement ou de nommer le président du Conseil italien. Sergio Mattarella avait par ailleurs innové dans la pratique constitutionnelle au cours de son mandat en refusant un gouvernement du fait qu'un ministre proposé par la Ligue était eurosceptique.
L'élection du successeur de Sergio Mattarella s'éternise depuis le début de la semaine, en l'absence d'accord sur un nom dans un Parlement où ni le centre-gauche ni le centre-droit ne disposent de la majorité. Bien que tous les partis politiques représentés au Parlement, à l'exception de Fratelli d'Italia, fassent partie de la coalition soutenant le gouvernement du Premier ministre Mario Draghi, la droite, la gauche et le Mouvement 5 Etoiles ne parviennent pas à trouver un consensus.
Au 5e tour, les partis de droite (la Ligue, Forza Italia de Silvio Berlusconi et Fratelli d'Italia) avaient mis en avant la candidature de l'actuelle présidente du Sénat, Elisabetta Casellati, une fidèle du magnat et ancienne chef de gouvernement Silvio Berlusconi, tandis que la gauche et les 5 Etoiles avaient opté pour l'abstention. Toutefois, cette catholique de 75 ans n'avait finalement obtenu que 382 voix sur les 453 qu'elle aurait dû théoriquement obtenir dans son propre camp.
Vers une redite du scénario de l'élection de Giorgio Napolitano ?
Mario Draghi, ancien chef de la Banque centrale européenne, faisait quant à lui figure avant l'élection de favori pour le poste de président, mais nombreux sont les parlementaires qui rechignent à voter pour lui, craignant que son départ du gouvernement ne déstabilise l'exécutif au point de provoquer des élections anticipées avant la fin de la législature, prévue en 2023. Son départ fragiliserait aussi la reprise de la troisième économie de la zone euro et la mise en œuvre des réformes nécessaires pour bénéficier des dizaines de milliards d'euros du plan européen de relance post-Covid, dont l'Italie est la première bénéficiaire.
«Demandons à [Sergio] Mattarella de rester, pour continuer avec la même équipe, avec [Mario] Draghi» à la tête du gouvernement, a lancé Matteo Salvini le 29 janvier, après l'échec de la candidate qu'il avait proposée le 28 janvier. Silvio Berlusconi, qui s'était lui aussi porté candidat mais a renoncé, a déclaré que son parti serait prêt à voter pour Sergio Mattarella. «Nous savons que nous lui demandons un grand sacrifice, mais nous savons aussi que nous pouvons le lui demander dans l'intérêt du pays», a commenté Silvio Berlusconi.
L'idée que le président sortant puisse entamer un nouveau septennat semblait pourtant rejetée par l'ensemble du centre-droit, notamment par la Ligue. Riccardo Molinari, chef de groupe à la chambre basse, avait notamment qualifié cette éventualité de «bizarre».
Sergio Mattarella, qui a déjà effectué un mandat de sept ans tumultueux, entre crises politiques et coronavirus, a finalement annoncé le 29 janvier qu'il se plierait à la volonté des partis politiques. Selon les médias, Mario Draghi l'a longuement rencontré le 29 janvier pour tenter de le convaincre d'accepter un nouveau mandat. Le Président de la République italienne a déclaré dans la journée : «J'avais d'autres plans, mais si c'est nécessaire je suis là» en ajoutant qu'il prenait «acte de la situation».
Sergio Matterella, ancien juge et ancien membre de la puissante Démocratie chrétienne, était peu connu avant son accession au poste de président en 2015. Il avait néanmoins su gérer un éclatement politique difficile, un rôle apprécié par l'ensemble des partis italiens.
Jusqu'alors, seul Giorgio Napolitano avait brigué un second mandat en 2013, dans des circonstances similaires à celles de Sergio Mattarella, qui lui avait succédé. L'ancien président italien avait d'ailleurs annoncé à l'époque qu'il démissionnerait dès que possible, une fois son successeur désigné. Si en théorie il est possible d'effectuer un second mandat, les présidents de la République italienne s'y sont en effet toujours refusés.
Le résultat des présidentielles italiennes, sans candidats officiels et à bulletins secrets, est traditionnellement difficile à anticiper. A ce jour, le record de l'élection la plus longue est détenu par Giovanni Leone, élu en 1971 au 23e tour de scrutin.
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