Depuis quelque temps, mon netbook acheté il y a 8 ans, un eeePC 1001
PX, commençait à donner de sérieux signes de faiblesse. Sa troisième
batterie était encore en grande forme, mais la webcam, qui n’avait
jamais bien marché, semblait souffrir en plus d’un faux contact, ce
qui bombardait régulièrement les logs de reconnaissances de matériel
intempestives. La carte wifi plantait une fois par mois, obligeant à
un redémarrage. L’écran se mettait par moments à vibrer, comme si la
nappe qui le connectait à l’unité centrale connaissait elle aussi un
faux contact. Enfin, il m’était depuis longtemps impossible de lire
la plupart de mes vidéos récentes : ni les résolutions supérieures à
un DVD classique, ni le codec H.265 n’étaient lisibles, du fait de la
modestie du processeur et du GPU.
La partie applicative suivait pourtant assez bien. J’avais très vite
remplacé la barrette de mémoire de 1 Go par une barrette de 2 Go.
Avec les années, j’avais aussi remplacé XFCE par LXDE, par LXQt puis
par i3, ce qui avait beaucoup allégé la machine. Pour une machine
conçue par les constructeurs pour fonctionner au maximum deux ans,
c’était déjà très bien.
Reste que c’était ma seule machine de voyage et qu’elle n’était plus
vraiment fiable : il fallait en changer.
Depuis l’été 2017, je cherchais le netbook à moins de 300 € qui
pourrait la remplacer. Mais tous les modèles que je trouvais étaient
très limités en espace disque, du fait du recours à un SSD, de 32 ou
64 Go, le tiers de la capacité de ma vieille machine. La mémoire
était de 2 ou 4 Go non extensibles. Le processeur et le GPU n’étaient
pas vraiment véloces. Bref, les nouveaux modèles risquaient de me
décevoir.
Finalement, en juillet dernier, dans le vitrine du magasin local
d’informatique, je tombe sur un Thinkpad T d’occasion, et l’idée me
vient de chercher de ce côté. Je trouve finalement mon bonheur en
ligne : un Thinkpad X220, datant de 2011 (ironiquement du même âge
que mon eeePC), équipé d’un i5, de 8 Go de mémoire et d’un SSD de 256
Go, le tout pour un peu moins de 300 €.
Après avoir viré Windows 7 et installé Archlinux, je me retrouve avec
une machine vraiment très bien conçue, au clavier de rêve et au
chassis robuste et élégant. Malgré un poids comparable à l’eeePC, ses
dimensions sont un peu plus grandes que ce que j’aurais souhaité
(l’écran fait 12’5 contre 10’1), mais le confort est tellement
supérieur à celui de l’eeePC, qu’il est impossible d’en regretter la
taille.
L’avantage d’une machine bien conçue, surtout à une époque où les
processeurs ne progressent plus beaucoup en termes de performance,
c’est qu’elle vieillit bien et mérite vraiment d’avoir une deuxième
vie lorsque l’entreprise qui l’a achetée 1300 € des années auparavant
décide de faire évoluer son parc. Le seul élément qui vieillit mal,
la batterie, reste ici utilisable : la 6 cellules fournie avec la
machine tient encore presque deux heures. J’ai fait l’acquisition
chez Lenovo d’une 9 cellules pour les utilisations en déplacement ;
cette nouvelle batterie tient environ dix heures, ce qui est très
appréciable pour un processeur de cette époque, moins économe en
énergie que ceux d’aujourd’hui.
Autre élément appréciable lié à ce type de matériel : les mises à
jour de l’UEFI et des pilotes sont encore assurées par Lenovo, alors
que mes cartes-mères Asus pourtant beaucoup plus récentes ne se
voient plus proposer de mises à jour. En cette année marquée par les
Spectre et autres Meltdown, c’est un point vraiment très appréciable.
Quand j’ai acheté en juillet 2018 cet ordinateur de 2011, la dernière
mise à jour de l’UEFI datait de juin 2018 ! Chapeau…