Le pire n’est pas toujours certain, mais les incertitudes sont en
train de se lever. Ce que je pressentais dans les déclarations
précédentes de Canonical se confirme donc : la technologie Snappy
n’est pas dirigée vers les appareils mobiles. La décision était
probablement déjà prise il y a trois mois, mais la mise à mort des
téléphones et des tablettes a été annoncée en deux temps, pour que la
pilule paraisse moins amère. Ubuntu se recentre bien sur son activité
serveur, ce qui est cohérent avec la priorité donnée à Snappy.
Au-delà de la déception que peuvent susciter de telles décisions pour
un acheteur d’un téléphone Ubuntu, voilà qui ne peut que laisser un
goût amer à tout libriste. Ubuntu aura investi massivement dans
deux technologies qu’il abandonne aujourd’hui, Unity et Mir, alors
qu’il aurait été beaucoup plus efficace de soutenir les projets
communautaires correspondants : GNOME 3 et Wayland. Cette décision a
toujours été justifiée par le projet de convergence Bureau/Mobile,
sans pour autant qu’on comprenne pourquoi il était impossible de
partir des projets communautaires pour réaliser cette convergence. Si
donc Ubuntu avait soutenu financièrement les projets communautaires,
sa tentative aurait été moins chère et aurait bénéficié d’un soutien
beaucoup plus net de toute la communauté libriste. De plus, si Unity
était le meilleur Bureau libre disponible, alors pourquoi en cesser
le développement ? N’est-ce pas avouer, soit qu’on ne croit plus du
tout au Bureau Linux, soit que GNOME 3 lui est supérieur. En
l’occurence, probablement les deux !
La version grand public de l’OS de Canonical risque donc de se
transformer en simple vitrine, plus ou moins bien entretenue, sans
véritables projet ou investissements. Fedora en moins bien…