Oracle joue perdant-perdant
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Date: 2011-04-22 14:39
Author: jdn06
Category: Logiciels libres
Tags: LibreOffice, OpenOffice, Oracle

On  pourrait  se  réjouir  de la  victoire  des  développeurs  partis
développer librement  LibreOffice sur  le géant  Oracle et  sa vision
très autoritaire du développement d’OpenOffice.  Ce serait à mon avis
faire fausse route.  Je crois qu’on ne peut  ajourd’hui que regretter
l’énorme  gâchis qu’ont  occasionné  les événements  de ces  derniers
mois :

-  Au moment  où  les développeurs  prennent  leur indépendance,  ils
lancent un  appel à Oracle pour  qu’il libère le nom  d’OpenOffice et
laisse  la communauté  s’approprier  le  développement du  programme.
Oracle refuse et somme les  développeurs de choisir leur camp : c’est
le fork.
- Oracle lance ensuite une série  de projets (pour quel coût ?!) pour
montrer son intérêt pour OpenOffice : changement de nom de la version
commerciale, développement d’une offre  dans les nuages, lancement de
mises à jour  pour ne pas donner l’impression  que LibreOffice avance
plus vite etc.
- Aujourd’hui,  plutôt que d’annoncer  qu’Oracle accepte de  céder le
nom afin de  confier le projet à la communauté  et de permettre ainsi
une  éventuelle  fusion des  deux  projets  concurrents, ce  qui  lui
donnerait (mieux vaut tard que jamais) le rôle de bon perdant, Oracle
communique de  manière particulièrement vague et  l’avenir reste pour
l’instant très incertain.

Si  les  deux  projets  demeurent séparés  et  que  le  développement
d’OpenOffice cesse  progressivement, alors tout cet  épisode aura été
une catastrophe.  En effet,  si je  soulignais il  y a  quelques mois
l’inocuité  du  fork  pour  les  utilisateurs  lambda  sous  Windows,
c’était  au nom  de  la continuité  des mises  à  jour gratuites  par
Oracle.  Je doutais  fort en  revanche que  ces utilisateurs  passent
d’eux-mêmes à la version LibreOffice  (d’autant que ceux qui auraient
essayé,  dans  mon collège,  se  seraient  heurtés  à un  vilain  bug
plutôt décourageant),  surtout si  les fonctionnalités  ne permettent
pas  clairement  de  les  distinguer.  Je  crains  donc  que  l’arrêt
du  développement  d’OpenOffice,  s’il devait  se  produire,  réduise
simplement le nombre d’utilisateurs de la suite, hors Linux et autres
OS libres.

L’image d’Oracle n’en  sortirait pas grandie, mais celle  de la suite
bureautique libre de référence non plus.