Publié le 7 novembre 2018
Le ClOuD (ELTE 16)
La terre, petite planète numérique, où les habitants, dépendants des réseaux interconnectés, se disent bonjour le matin, bonne nuit le soir et s'échangent des photos de chatons.
Cependant, cette activité, certes ludique, n'est pas sans conséquence au niveau environnemental.
Afin de réduire les coûts des infrastructures des réseaux interconnectés, le plus simple, c'est de tout mettre dans le cloud. Et les fournisseurs de Cloud, eux aussi, confrontés aux problèmes de coûts, décidèrent à leur tour d'utiliser le cloud de leurs concurrents, pour héberger leur propre cloud.
Du cloud pour héberger le cloud. Celui qui a pensé à ça est un vrai génie, pensèrent alors certains décideurs pressés.
Le principe est simple. Le Cloud de G était stocké chez A. Le cloud de A était hébergé chez F. Le cloud de F était hébergé chez un autre A, et celui de ce A était hébergé chez M. Celui de M était hébergé chez G. La boucle étant bouclée, le problème survint de manière inattendue où G commença a utiliser à son tour le cloud de M. La boucle des cloud tourna alors dans les deux sens.
Le cloud, s'auto-hébergeant lui-même, ne créa pas automagiquement des intelligences artificielles, mais commença a gonfler, à enfler, engloutissant de plus en plus d'énergie (c'est que ça consomme ces petites bébêtes mine de rien), mais consomma de plus en plus d'espace de stockage, et ce, de manière exponentielle. Les ressources de la terre finirent par être surexploitées, mais cela ne suffisait pas à calmer la bête qu'était devenu le cloud.
L'exploitation minière, pétrolière, gaz de schiste fut alors arrêtée, parce qu'épuisé. Le réchauffement climatique, accentué par la consommation et l'entropie de la bête dépassa les 15°C en un an, ce qui provoqua une montée brutale des océans. Une partie de la bête fut noyée, et dans un dernier sursaut, celle-ci tenta de se répliquer en suivant les processus de sauvegarde.
Devenue incontrôlable, la bête finit par exploser.
Et la terre éclata.
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