— Vous avez dans vos cartons, un logiciel de programmation basique de
haut niveau. Pour notre nouvelle machine, nous voudrions quelque chose
de différent. Un système basé sur des commandes et permettant de
manipuler des disques.
— Vous avez vu l'entreprise que nous vous avons conseillé ? Il me semble
qu'ils ont l'outil parfait, correspondant à vos besoins, non ?
— En effet, nous les avons vus, mais les discussions ont tourné court
lorsque nous avons commencé à discuter du contrat.
— Et donc, vous revenez vers nous. Nous avions, en effet, un projet de
ce genre, mais comme il n'y avait pas de demande, je ne sais pas où ça
en est. Le développeur travaillait dessus entre midi et deux, sur son
temps libre. Laissez nous un mois, non, deux semaines, et nous vous
montrerons un prototype.
La réunion pris fin.
William sorti du bureau, accompagné de ses associés. Nul ne parla.
Arrivés à leur voiture, Paul déclara :
— On n'a pas ce genre de logiciel, et personne ne saurait créer ça en
deux semaines.
— Je vais aller voir Rod. Je le connais depuis longtemps, et je crois
qu'il a un logiciel qui pourrait nous servir. Steve, je te laisse
rentrer avec Paul. On se retrouve demain.
Sur ces mots, les trois associés se séparèrent.

Le lendemain, dans leur locaux.
— Du coup, ça a donné quoi ? Demanda Steve.
— Impeccable répondit William. J'ai le logiciel, et Tim, qui l'a créé,
m'a expliqué comment il fonctionnait. Il m'a cependant mis en garde,
parce qu'il le considérait comme étant créé « vite-fait mal-fait »¹,
mais que ça fonctionnait. Il m'a fait quelques adaptations, ça devrait
aller. Il nous reste un peu de temps pour le tester et voir les limites.
Paul, qui était resté silencieux, demanda :
— Du coup, on les rappelle pour leur dire que ça sera prêt dans les
temps et que l'on pourra leur faire une démo du prototype ?
— Je m'en occupe, répondit William.
— N'empêche que tu as eu un sacré culot, vendre un produit que tu n'as
pas.
— On peut vendre la peau de l'ours que l'on a pas tué, à condition de le
tuer ensuite.
Sur ces mots, les trois compères explosèrent de rire.

Deux semaines plus tard, la démonstration fut concluante.

— Bien évidemment, c'est un prototype, qui n'est pas parfait, mais vous
avez un aperçu du potentiel.
— On vous laisse six mois pour le déboguer et écrire le mode d'emploi.
On pourra vous fournir quelques prototypes de la machine pour vos tests.
Voici le contrat, le vous laisse le lire, si des points sont à revoir,
on peut en discuter.

Après quelques ajustements, notamment sur les principes d'exclusivités
et les royalties, les deux parties se mirent d'accord, et le contrat fut
signé.

Sans le savoir, les trois associés venaient de signer le contrat du
siècle, et leur combine allait changer le futur et le monde entier.

Quelques mois plus tard, Tim fut embauché pour peaufiner le logiciel,
faire quelques ajustements et écrire la documentation.

Le logiciel fut livré dans les temps. Son non ? Personal Computer Disk
Operating System².

#MercrediFiction

¹ : Quick-and-dirty en VO
² : Vous pensez que cela ressemble à l'histoire de QDOS/PC-DOS ? Vous
avez raison. Cependant, les dialogues sont inventés. Cette fiction a été
inspirée de l'histoire de ce système d'exploitation.