— Tu es sûr qu'on ne risque rien ?
— Ça ira, ne t'inquiète pas.
— Si tu le dit.
Satisfaits de leur blague, les deux ingénieurs replacèrent la coiffe sur
la fusée. Il ne restait plus que quelques heures avant le lancement.
La société A pouvait être satisfaite, elle était à 99 lancement de
satellites réussis d'affilée. Elle était donc confiante pour ce centième
lancement, avec cette fusée de 7e génération, les fameuses A7.
Le côté innovant était le fait que les satellites étaient dotés de
propulseurs électriques à jet de plasma et de correcteurs de
trajectoire, ce qui leur permettait de dépasser les 15 années de
fonctionnement.
Du coup, le coût de lancement était réduit et nécessitait moins de
carburant pour le lanceur.
La fusée arriva sur le pas de tir, la météo était dégagée, tout était en
ordre.
Le décompte commença, les derniers paramètres furent enregistrés par
l'ordinateur de bord.
Arrivé à quelques secondes avant zéro, les moteurs s'allumèrent. Les
contrôles finaux furent satisfaisant.
La fusée décolla, emportant avec elle, son satellite à mettre en orbite.
Arrivée à l'altitude désirée, la coiffe fut largué, et le satellite se
détacha comme prévu.
Cependant, ses moteurs ne s'allumèrent pas.
Le satellite ne répondit pas non plus aux instructions envoyées depuis
le sol.
Aucun contact radio ne pouvant être établi, le centre de lancement
demanda un contact visuel via un télescope optique.
Ce qui apparu à l'écran valait le détour.
Ce qui fut lancé n'était pas un satellite, mais… une chaise.
