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Inondations au Brésil : le racisme environnemental devient un sujet de polémique suite à l'intervention d'une ministre du gouvernement [1]

['Global Voices Brazil']

Date: 2024-01-31

À la mi-janvier, dans l'État de Rio de Janeiro, et notamment dans la ville de Rio, des inondations et pluies diluviennes, conséquences des changements climatiques dont ont été victimes de nombreuses régions du Brésil l'an dernier, ont fait 12 morts et provoqué d'énormes dégâts.

Une nouvelle expression a alors fait son apparition au sein du débat national, après qu’Anielle Franco, la ministre de l'égalité raciale, ait indiqué que le « racisme environnemental » était l'une des causes des catastrophes climatiques de la région.

Anielle Franco, sœur de Marielle Franco, conseillère municipale de Rio assassinée en 2018, a déclaré dans une vidéo publiée sur les réseaux sociaux que lorsque l’on prend en compte les zones les plus touchées par les inondations, qui sont aussi confrontées à une crise du logement, on constate qu'une majorité de la population afro-brésilienne est particulièrement touchée par les effets des phénomènes climatiques extrêmes.

La presse de droite et les articles d'opinion qui paraissent dans les grands médias ne partagent pas la même opinion et certains se sont moqués des commentaires d’Anielle Franco

Joel Pinheiro da Fonseca argumente dans un article publié sur Folha de São Paulo que :

En décembre 2023, un sondage a révélé que 55,5 % de la population brésilienne s'identifiait comme noire ou métisse (une catégorie appelée « pardo » en portugais). Un rapport de l'Institut brésilien de géographie et de statistique (IBGE) datant de 2021 montre que les taux de pauvreté parmi la population noire et métisse étaient presque deux fois plus élevés que ceux de la population blanche. Le taux prend en considération le seuil de pauvreté pour les personnes vivant avec un revenu mensuel inférieur à 100 dollars US.

Le 16 janvier dernier, Anielle Franco a twitté qu'entre 2010 et 2020, le nombre de personnes décédées lors d'inondations, de sécheresses et de tempêtes était 15 fois plus élevé dans les favelas et les zones périphériques du Brésil.

L'expression « racisme environnemental » est utilisée depuis les années 1970-1980 aux États-Unis. Elle est habituellement attribuée à l'activiste et auteur afro-américain Benjamin Chavis.

Un article publié sur le site du Forum économique mondial la définit comme « une forme de racisme institutionnel par laquelle les communautés de couleur sont exposées de façon disproportionnée à des risques sanitaires en raison de politiques et de pratiques qui les obligent à vivre à proximité de sources de déchets toxiques telles que des stations d'épuration, des mines, des décharges, des centrales électriques, des grands axes routiers et d’émetteurs de matières particulaires dans l'air ambiant ». Mais dans un autre éditorial, The Lancet, en 2018, note que « le racisme environnemental ne se limite pas uniquement aux zones où sont implantées des industries polluantes » :

It can also be seen in the historical siting of many minority communities on less desirable tracts of land, such as flood plains or other areas vulnerable to the extreme weather events. Nor is environmental racism limited to the treatment of minority groups within a nation, as many polluting industries have moved from high-income countries, where they are monitored closely, to lower income ones with less stringent environmental oversight.

While a common counterargument to the narrative of environmental racism is that these are conditions that arise from poverty, not racism, a growing body of evidence suggests that this is not the case (…)

[END]
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[1] Url: https://fr.globalvoices.org/2024/01/31/284911/

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