Publié le 17 mai 2015

ELTE 3

La terre, petite graine gravitant quelque part dans l'univers, porte également des graines, qui produisent des plantes, qui produisent à leur tour d'autres graines, permettant ainsi un renouvellement de ces graines.
Ces graines peuvent avoir toutefois un usage étrange. En effet, une profession l'utilise comme boisson, à tel point que cette population en est dépendante. Que se passerait-il s'il se produisait une pénurie de cette graine ? Un expérimentateur tenta cette expérience [1].

— Salut Charlie ! Ha ha, encore à squatter devant la machine à café. Ou là ! C'est quoi ce regard vide, et cette attitude. Tu t'es fait mordre par un Zombie ou quoi ?

Charlie, tendit une main, et montra la machine, et dit en tremblant.

— Elle est vide. VIDE ! Plus le moindre grain de café. Qu'allons-nous faire ? [2]
— Reste calme, et ne panique pas [3].
— C'est facile pour toi de dire ça, Jacques, vu que te ne bois que du thé.
— Allons, allons, Yves a juste oublié d'acheter du café. C'est pas la fin du monde.
— Si, justement. Pas de café, c'est donc la fin du monde. Sais-tu que l'humanité ne pourrait vivre qu'une année si les abeilles disparaissaient ? Pour nous, pas de café, et c'est l'apocalypse dans l'heure.
— Tu exagères, comme toujours. Tu as essayé la machine à café à l'étage inférieur ?
— Je suis même allé chez les Mormons, même eux n'en n'ont plus. Tout comme le torréfacteur au coin de la rue.
— En parlant du loup.
— Salut Yves. Quoi de neuf ? Tu as trouvé du café.
— Non. Par contre, vous avez vu les infos ?
— Quoi ? Un train a déraillé ? Il y a eu une attaque terroriste sur Paris et Londres, et le centre de ces deux villes a été complètement calciné et vitrifié [4] ? Tu as gagné au Loto et tu veux partager les gains ? dit Jacques au nouvel arrivant.
— Regardez.

Yves, le magasinier, tendit son smartphone. Une chaîne de télévision était affichée et avait interrompu tous ses programmes pour diffuser les informations en direct.

— […] en direct du Brésil. Bonjour Martine, vous nous entendez ?
— Bonjour Jean-Pierre. Nous vous entendons très bien. Nous sommes avec l'un des plus gros producteurs du café. Le dirigeant n'a jamais vu une situation pareille. Aucune graine ne s'est formée cette année. Monsieur Padapopoulos [5], pouvez-vous nous en dire plus ?
— Si señorita.

La traduction se fit entendre par dessus la voix.

— Les fleurs se sont formées au début de la saison, à l'accoutumée, et la récolte devait être plutôt bonne, voire meilleure que l'année dernière. Mais pour une raison inexpliquée, il y a deux jours, toutes les graines contenant le café sont tombées. On en a analysé quelques unes, et le résultat est que la graine n'est pas arrivée à maturité. Elles ont pourri de l'intérieur. C'est du jamais vu. Toute la production est perdue. Nos concurrents et voisins sont dans la même situation. Le gouvernement parle de sabotage agronomique afin de ruiner le pays.
— Du sabotage ? Mais qui pourrait vouloir, et surtout, pouvoir faire cela ?
— Vous m'en demandez trop mademoiselle.
— Une enquête est en cours. Des agents sont sur place et ont isolés quelques parcelles afin de procéder à des analyses.
— Merci Martine. Donc, comme je le disais, il s'agit d'une information préoccupante. Ah ? Attendez, d'autres informations vient d'arriver.

bruits inintelligibles.

— Il semblerait que d'autres producteurs soient victimes de la même catastrophe, que cela soit au Mexique, au Pérou, au Kenya ou au Vietnam.

Yves reprit son téléphone. Charlie était livide. Estomaqué, il tenta tout de même de parler.

— Pppp, ppp, pluus de, pluuuus dddde, plus de café ? Mais c'est pas vrai !

Charlie, dans un moment de désespoir, commença à taper du pied.

— Flash d'information spécial !

Yves regarda son téléphone, délaissant Charlie pour le moment.

— Des millions de développeurs dans le monde, ayant appris la nouvelle sur la pénurie de café, se sont mis à taper du pied pour exprimer leur mécontentement. Nous redoutons une catastrophe si jamais ils venaient à taper en rythme.

À ce moment, le sol commença à trembler. Une vague de panique se fit entendre, aussi bien dans le bâtiment, dans la rue que via le téléphone.
Une onde de choc vint se faire sentir, le sol se fissura.

Et la terre éclata !

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Remerciements à François TJP et Mimiryudo pour les capsules de Et La Terre Éclata (saison 1 et 2), à écouter et découvrir ici : http://studiotjp.com/elte2/


1 : J'ai pas été méchant, j'ai pas écrit « Un spéculateur ».
2 : Pensez à une chanson de style Rock Zombie, parlant de fin du monde.
3 : Et merci pour le poisson.
4 : La Flamme Cosmique.
5 : Désolé pour avoir repris ce nom de personnage, mais je ne trouvais pas de nom.